« Le Seigneur est pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. »
(1 Cor, 6, 13-14).
Le rapport que l’être humain entretient avec son corps est un sujet qui fait débat et au fil des siècles, plusieurs écoles de pensée ont philosophé sur la question. Pour Platon et ceux qui se revendiquent de sa pensée (les platoniciens), le corps est le tombeau de l’âme. Quant aux postmodernistes, ils prônent une fragmentation de la personne humaine. C’est d’ailleurs cette idéologie qui influence de nombreuses pratiques dans notre société actuelle.
Toutefois, l’anthropologie chrétienne pose un regard théologique sur le corps qu’il considère comme partie intégrante de la condition humaine. En effet, contrairement aux idées reçues, le christianisme, religion du Dieu incarné, traite le corps avec grande dignité. Une dignité et une vocation spirituelle qui culminent dans le dogme de l’Assomption et que j’aimerais méditer avec vous aujourd’hui !
« Je crois en la Résurrection de la chair » – Credo
Dans le Credo (Je crois en Dieu), nous confessons notre foi en la résurrection de la chair (corps). Cette affirmation est grande et sous-tend que nous croyons que la résurrection du Christ nous introduit dans le même destin (1 Cor. 15, 12-23). C’est cette foi en la Résurrection du Christ qui éclaire le Mystère de l’Assomption. En effet, la montée en corps et en âme de la Mère de Dieu est un signe prophétique de ce que chacun de nous est appelé à vivre avec et en Dieu. C’est un signe qui confirme l’œuvre de Résurrection du Christ pour notre humanité et pour l’Église ; une préfiguration de notre avenir éternel.
L’Assomption nous révèle que c’est la personne humaine, dans toutes ses dimensions (corps, âme et esprit), qui est appelée à la vie éternelle et que rien ne sera laissé en reste dans l’éternité ! Oui, le corps humain étant incarnation visible de la personne, il est appelé à être glorifié à la fin des temps, à être intégré dans le sein de Dieu.
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En accueillant cette réalité de foi, nous pouvons poser un regard nouveau sur le corps, sur nos corps. Ils sont véritablement appelés à devenir des temples de l’Esprit-Saint (1 Cor. 6,19), des sanctuaires de la présence divine, à l’image de la Très Sainte Vierge Marie, Arche de la Nouvelle Alliance. Ainsi, conscients de cette dignité et de cette vocation, nous devons les respecter, les honorer et les consacrer au Seigneur.
La Résurrection de la chair nous ouvre un chemin d’espérance, mais également de guérison, de libération et de réconciliation avec ce corps que bien souvent nous méprisons, idolâtrons ou négligeons. Alors en ces jours de l’Assomption, sollicitons l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, afin que nos corps soient véritablement des signes visibles de la présence du Ressuscité pour le monde !