La Vérité Si Je Mens ! Une réflexion du temps de l’Avent

« Comment tu vas ? »

C’est le titre d’un article que j’ai écrit il y a des années et que je crois n’avoir jamais publié. J’étais au milieu de cette fameuse dépression dont je parle peut-être trop, mais qui n’a que trop impacté ma vie ; la scindant presque en deux arcs distincts. Cette question en apparence banale était devenue tellement anxiogène pour moi, que j’ai dû quasiment me couper du monde, pour éviter qu’on me la pose.

Comment est-ce-possible ? Comment peut-on en arriver là, vous demanderez vous sûrement… Eh bien ! Je vais essayer de vous expliquer.


« Tu ne mentiras point »

Plus jeune, je ne comprenais pas le mensonge. Je ne comprenais pas pourquoi est-ce-que les gens ne disaient pas la vérité. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, le mensonge m’échappait complètement. Est-ce-que ça veut dire que je ne mentais jamais, je ne sais pas ; je me pose moi-même la question. Quoi qu’il en soit, il m’a toujours semblé à la fois naturel, évident et juste, d’être au plus proche de la vérité quand on me posait des questions. Une tendance que je garde encore d’ailleurs. 

Toutefois, alors que ma vie tournait au chaos, que ma raison flanchait, que mon être semblait se désagréger à l’intérieur de moi, je finis par me retrouver dans l’incapacité de dire ce qui m’arrivait… De dire la vérité ?

Pourquoi ?

Il y a beaucoup de raisons que je pourrais évoquer, mais ce qui me parait le plus important, c’est de dire que mon angoisse était à la hauteur de mon sentiment de vulnérabilité ! Et c’est cela pour moi l’enjeu majeur. 

Il est facile, en effet, de communiquer ses joies et de partager ses réussites. Mais quand il s’agit de ses échecs, de ses désillusions ou de ses égarements, apparaissent soudainement des risques ; des spectres qui étouffent la parole. L’autre devient potentiellement le reflet de la honte, de la culpabilité ou du jugement qui nous assaillent.

Parler, dans ces cas-là, revient à se livrer, se confier ou se confesser et fatalement, le choix de son interlocuteur devient un exercice de discernement.


« Qu’est-ce-que la Vérité ? » 

C’est ce que rétorque Pilate à Jésus quand celui-ci affirme : « Je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité »(Jn 18,37).

La question résonne encore aujourd’hui au milieu de ce monde aux repères sans cesse changeants. Personnellement, sans vouloir me risquer à un essai philosophique, je comprends que la vérité n’est pas une injonction, une morale ou un savoir intellectuel. Bien plus, elle est une révélation, une lumière, un don :

Une personne…  

Le mensonge, ce n’est pas seulement dire des choses inexactes. C’est être privé de cette lumière qui donne à la vie son orientation véritable, sa dignité, sa substance et sa valeur.  J’ai compris que la vérité n’était pas un dû et qu’il y avait en chacun de nous une dimension sacrée, intime… Un mystère qui n’était réservé qu’à des élus, en Dieu : l’élu des élus. 

La vérité, c’est ce que Dieu dit, et sa parole, c’est l’Emmanuel : « Dieu avec nous » !

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À l’approche des fêtes de Noël, prions que l’Emmanuel, Lumière du monde, vienne (re)naître au milieu de nos vies d’hommes et de femmes. Que son Amour éclaire nos réalités et habite nos circonstances. Offrons-lui nos histoires réelles, concrètes, charnelles, afin qu’elles soient le matériau de son incarnation et que son Salut prenne pour nous un visage humain…

Photo de KaLisa Veer sur Unsplash

Amen !

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