2022, Année de la Fraternité ?

Salut à tous et surtout, Bonne, Heureuse et Sainte Année ! Je ne sais sous quels auspices s’annoncent votre année, mais je prie que quelque soit l’endroit où vous vous trouvez physiquement, émotionnellement ou spirituellement, l’Emmanuel vienne faire sa demeure chez vous et vous apporte la paix !

De mon côté, les derniers mois n’ont pas été simples ! Et si vous avez eu l’occasion d’écouter les derniers épisodes de notre podcast, je me suis largement épanché sur l’ascenseur émotionnel que j’ai arpenté au cours des semaines menant à la fête de Noël. Des sentiments confus et complexes qui m’ont rappelé, au cas où je serais tenté de l’oublier que pour moi-même, je peux rester une énigme.

« Un instant, je t’avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, – dit le Seigneur, ton rédempteur »

Esaïe 54,08
Photo par Bruno van der Kraan : Unsplash

Ne pas se comprendre, ce n’est pas évident ! Ne pas pouvoir expliquer pourquoi on va mal, pourquoi ça dure et pourquoi on n’arrive pas à passer à autre chose, ça peut vite devenir insupportable ; surtout dans une société qui cherche parfois à tout rationaliser.

Néanmoins, en exprimant mon mal-être avec certains amis, j’ai fini par me rendre compte d’une chose. J’étais en attente de « justification » ! Troublé par des sentiments que je n’arrivais pas à interpréter, je crois que je cherchais inconsciemment à ce qu’on me dise que j’étais « normal » ; que l’on compatisse à un état devant lequel je me sentais radicalement seul. 

Parfois, comme par miracle, certains ont su me donner l’éclairage dont j’avais besoin. Bienheureux, ceux qui par un éclair de l’Esprit-Saint, peuvent par une parole de réconfort, de sagesse ou de connaissance, débloquer, illuminer, libérer les âmes abattues. Oui, heureux celui ou celle qui trouve au milieu des siens, une personne qui accepte de se laisser traverser par la grâce.

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« À celui-ci est donnée, par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l’unique Esprit, des dons de guérison ; à un autre est donné d’opérer des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre de discerner les inspirations ; à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l’autre, de les interpréter. Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. » (1 Cor 12,7-11)

Cet extrait de la deuxième lecture du deuxième dimanche du temps ordinaire (année C) m’apparait comme la révélation et la confirmation d’une vérité : « Unus Christianus, nullus christianus » (« N’est pas chrétien, le chrétien isolé »)

Photo par Thiago Barletta : Unsplash

Le Christ, berger de nos âmes nous a laissé en héritage la « fraternité » ! Fondée et nourrie par son Esprit-Saint qui fait de nous des « enfants de Dieu » ; les enfants d’un même Père. Cette fraternité nouvelle en ce qu’elle est un fruit de la nouvelle naissance, du baptême dans le Feu et l’Esprit est je crois, la définition véritable de l’église ! 

Toutefois, même si l’image est belle et la perspective de cette humanité réconciliée séduisante, il ne faut pas se leurrer. La transformation de nos groupes humains en fraternité n’est pas une opération magique réalisée dès que nous sortons la tête des eaux du baptême ! La réalité ne nous le montre que trop bien. Au contraire, elle est une maturation parfois lente obtenue par un consentement à une mort à l’ego et au renouvellement de l’intelligence et du cœur par l’Esprit-Saint (Rom12,2), qui nous sanctifie et nous (ré)ajuste les uns par rapport aux autres. « Faire famille » avec l’autre, c’est un choix conscient de se laisser « travailler » par le Père ! 

Cette fraternité, « rêve » et « don » du Père à notre humanité blessée et divisée par le péché, les égos et la peur m’apparait comme le lieu au travers duquel le Seigneur veut nous bénir et nous révéler son visage. En effet, Dieu lui-même n’est pas seul ! Lui qui est Père, Fils et Saint-Esprit, famille et communion d’amour nous a créés à son image…

« Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »

(Jean 17,20-21)

Cette prière du Christ pour ses disciples et leurs successeurs, qui fait également office de testament spirituel, me semble être une invitation possible en ce début d’année.

Redécouvrir le sens de notre baptême et prendre notre juste place dans l’église, famille du Christ et lieu de bénédiction pour nous, nos frères et nos sœurs. 

Photo : Naassom Azevedo sur Unsplash

« Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ! (…) C’est là que le Seigneur envoie la bénédiction, la vie pour toujours. » (Ps 132,1-3)

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