Oui, je le veux !

« Je suis la servante du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta parole! » – (Luc 1;38)

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Oui, je le veux !” C’est une affirmation que l’on connait bien et qui marque le consentement solennel à un choix de vie posé. Que ce soit lors du baptême, de la première communion, de la profession de foi, de la confirmation, du mariage ou de l’ordination sacerdotale, ces quatre mots sont récurrents. C’est avec eux également, condensé en un seul mot en latin Fiat– que répond la Sainte Vierge Marie à l’ange Gabriel lors de l’Annonciation. Ce Fiat de Marie est pour nous un modèle d’obéissance missionnaire. Il nous révèle que toute mission est réponse à un appel dont Dieu est à l’initiative, mais pour lequel nous sommes invités à consentir en toute liberté à accueillir, porter et faire fructifier les dons que Dieu nous confie.

Toutefois, si le fait d’avoir des dons, des talents, en somme une mission est exaltante , il n’en demeure pas moins que face à notre petitesse, notre fragilité ou nos imperfections, l’ampleur de la mission peut effrayer. Ainsi, on peut se retrouver éprouvé par de multiples questionnements :

Est-ce que je serai capable de la mener à bien? Est-ce que je serai à la hauteur? Et si je n’y arrive pas?

C’est de ces questionnements et de ces doutes, devant la grandeur de l’appel de Dieu que j’aimerais parler avec vous aujourd’hui, à travers l’exemple de la parabole des talents (Matthieu 25:14-30 ; Marc 12:28-31). Dans cette parabole, nous avons un Maître qui prend l’initiative de faire don à ses ouvriers de talents, chacun selon sa capacité. Les deux premiers ouvriers ont fait fructifier les leur et sont rentrés dans la joie du Maître mais hélas, le troisième, prie de peur, enterra son talent et ne put entrer dans la joie du Maître.

Il est intéressant de s’attarder sur la peur de ce dernier. En effet, il eu peur d’une part parce qu’il avait une mauvaise image du Maître, et d’autre part, parce qu’il avait le regard replié sur lui-même, sur ses fragilités et faiblesses potentielles. Il a préféré rester en lui-même, plutôt que de voir en ce don du Maître, une invitation à sortir de lui-même, pour oser et risquer servir les autres, peu importe ses maladresses. Il n’a pas su voir la charité de son Maître qui l’invitait également à y répondre avec charité en sortant de lui-même. Ainsi, l’exemple du troisième ouvrier représente une tentation qui peut se présenter à nous lors de notre chemin missionnaire et vocationnel.

Oui, nous passons tous par l’épreuve de la peur face aux missions qui nous sont confiées. Néanmoins, la différence réside en la manière dont nous l’appréhendons.

Les parents que Dieu lui-même s’est choisi, Marie et Joseph, ont vécu cette même épreuve de la peur devant l’appel du Seigneur. La Sainte Vierge a été bouleversée lors de la venue de l’Ange Gabriel. C’est à dessein qu’il lui dit : “Ne crains point Marie” (Luc 1 :30). Saint Joseph également, face à la grossesse mystérieuse de Marie a vécu un tourment intérieur et se vit dire également par l’Ange en songe : “ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse” (Matthieu 1 :20).

Le Christ lui-même, à Gethsémani, a vécu l’angoisse face à la proximité de l’heure de la Croix. Et on peut conjecturer que les deux bons ouvriers de la parabole, même si nous ne savons pas leur ressenti intérieur, ont sûrement éprouvé un brin de peur face à l’ampleur de la mission. Néanmoins, tout comme Marie, Joseph, les saints et le Christ, ils ont choisi de faire confiance à Dieu. Ils n’ont pas regardé à leurs fragilités, à leurs faiblesses, à leurs maladresses, mais ils ont choisi de s’abandonner sans mesure à l’amour de Dieu, à sa grâce qui transforme en chef d’œuvre même les imperfections de nos actes de charité.

« Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne.» – Luc 22 :42

Ces différents exemples nous révèlent que le chemin du “Oui” donné au Seigneur est appelé à s’ancrer dans l’humilité du serviteur inutile et dans la fidélité. L’humilité du serviteur inutile ne veut pas dire que les efforts mis en œuvre ne servent à rien, ni qu’ils ne sont pas dignes. Au contraire, elle est abaissement de notre moi dans lequel on peut être tenté de se replier et qui nous rend léthargique. Elle est juste rapport entre soi-même, les dons confiés par Dieu et Dieu Lui-même. Et la fidélité qui est une invitation à continuer sur le chemin, malgré les maladresses et les chutes, nous rappelle que le chemin de la mission s’appuie sur la fidélité infaillible de Dieu, sur notre demeure en Lui, car sans Lui, nous ne pouvons rien !

« J’ai compris que Dieu me rétribuerait non pas selon mes œuvres à moi, mais selon ses œuvres à Lui » – Ste Thérèse de Lisieux

Pour conclure, alors qu’au quotidien, dans l’infiniment petit et l’infiniment grand nous recevons des invitations à nous mettre au service de Dieu à travers les autres, laissons la voix rassurante du Seigneur transcender celle de nos peurs. Laissons notre confiance en Lui triompher de la vue de nos fragilités, et osons lui dire “Oui, je le veux” à travers la charité de nos paroles et gestes du quotidien, sans craindre de leur imperfection.

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Photo by Luana Azevedo on Unsplash

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