Quand je serai grande…

« Ne souhaite pas d’être grand. Reste enfant, et quand tu trébucheras, que la main de Dieu ton Père te relève.» – St Josémaria Escriva


Quand je serai grand(e)…” C’est une phrase que vous connaissez assez bien je pense, et que vous pouvez compléter avec vos propres rêves d’enfants. Je me souviens encore des miens : je rêvais de construire une maison pour les jeunes de milieux défavorisés, de ressembler à ma maman jusqu’à porter les mêmes chaussures à talons qu’elle, de devenir créatrice de mode, pédiatre, star… Bref, j’avais tout un tas de rêves !

Devenue adolescente, bercée par des séries comme Gossip Girl et en regardant certains devanciers, être adulte pour moi rimait avec indépendance financière, stabilité et dans une certaine mesure, la possibilité de faire ce que l’on voulait, quand on le voulait et comme on le voulait. Mais très vite, j’ai pu constater que ces représentations détonnaient grandement avec mon expérience de jeune adulte.

Toutefois, l’année dernière, j’ai reçu une profonde épiphanie à travers un verset qui m’a accompagné toute l’année :

« En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. » – Jean 21:18-19

Alors que l’image que je me faisais de l’adulte manifestait des fantasmes de toute-puissance et de liberté sans limite, ce verset est venu bouleverser ces représentations. Ici, l’enfant est plutôt celui qui va où il veut, comme il veut et qui, fort de son égo reste en lui-même. Il ne va pas vers l’Autre et refuse toute opposition à sa volonté. À cet effet, le père Dominique Joseph qualifie “l’argent” de désir infantile qui ne voit rien d’autre que sa volonté propre.

À l’opposé de cela, la maturité est caractérisée par une orientation vers l’Autre. Elle implique une Croix (mort), signe de renoncement et une certaine dépendance à une volonté autre que la notre, celle de notre grand Autre : Dieu.

Ainsi, ce verset nous confronte à deux paradoxes intéressants: alors que notre société qui a pour boussole le “capital”, présente une image d’adultes tout-puissants, elle construit en réalité de “grands enfants” ayant pour seul baromètre, leur égo ! En opposition à cela, devenir mature/adulte selon Jesus, c’est renoncer à son moi pour choisir la volonté de Dieu le Père et la suivre.

Malgré la Croix, cette aventure à Sa suite est le secret de notre bonheur car la volonté de Dieu est que nous soyons des Vivants, Bienheureux, et que nous réalisions les beaux desseins et projets qu’Il a inscrit en nous.

« L’obéissance – nous l’avons déja vu en ce qui concerne Marie – va plus loin: elle est cette communion de volonté qui nous fait «vouloir» ce qui nous est demandé, le faire nôtre. Là est l’obéissance du Fils connaissant le dessein de son Père et entrant en communion avec Lui, avec toute la force de son amour et de sa liberté » – Georgette Blaquière

Devenir adulte selon Jésus, c’est donc répondre à la suite de la Sainte Vierge Marie et des disciples “Oui” à l’invitation quotidienne de Jésus, qui nous dit inlassablement: ” Toi, suis-moi ! “. C’est choisir la volonté du Père Créateur qui a des projets de paix et non de malheur pour nous (Jr 29;11), sait ce qu’il y a de parfait pour nous et peut orienter nos désirs vers leur vraie cible. De fait, choisir la volonté de Dieu, c’est en quelque sorte nous choisir également !

Être un adulte en Christ dépasse donc nos considérations biologiques, économiques ou sociales. La Parole de Dieu nous révèle que c’est une qualité d’Être; c’est être simplement un enfant de Dieu. Paradoxalement, c’est vivre le chemin de l’Enfance Spirituelle enseigné notamment par notre grande soeur spirituelle, Sainte Thérèse de Lisieux; une voie qui est à l’opposé de la toute-puissance infantile.

Être adulte en Christ, c’est s’abandonner avec confiance à l’Amour et à la Miséricorde Divine. Loin de toute mièvrerie, il s’agit d’oser laisser Dieu nous aimer, nous habiter, nous regarder, nous relever et vivre de la véritable vie, de la véritable liberté intérieure. Arpenter le chemin de l’enfance spirituelle, c’est consentir à se soumettre à notre Papa d’Amour et oser une relation filiale de cœur à cœur avec Lui.

Alors, et si l’on transformait notre phrase culte, la fameuse “quand je serai grand(e)” ainsi : Quand je serai grand(e), je suivrai le chemin de l’Enfance Spirituelle, et je répondrai Oui aux desseins d’Amour de mon Papa Céleste !

Aujourd’hui, demandons à Dieu le Père, la grâce de nous convertir et de nous donner un cœur d’enfant; afin que l’on puisse s’abandonner à Lui avec joie et confiance. C’est ainsi que nous sommes grand (e)s à ses yeux !

« Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit: Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » – Matthieu 18:2-4

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Photo par Ricky Turner sur Unsplash

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