Ils ne savent pas ce qu’ils font

S’Il y a quelque chose qui me frappe dans les récits de la passion du Christ, c’est bien la docilité de Jésus, sa douceur devant l’inéluctable tragédie…

Au cours de la fête des rameaux, on l’a vu entrer à Jérusalem sur une bête de somme, presque que comme un enfant qui jouerait au cavalier et recevoir l’acclamation populaire avec grâce. Pourtant, Il savait dès cet instant qu’il allait au devant de la mort.

J’ose à peine imaginer les sentiments qui l’habitaient quand en regardant les sourires, les applaudissements et les chants, il savait pertinemment que les mêmes hommes qui le portaient en triomphe, le rejetteraient violemment peu de temps après… Une lucidité qui apporte tout son drame aux derniers instants de sa vie terrestre.

Quoiqu’il en soit, courageusement Il s’élance, fidèle en son amour jusqu’à l’extrême offrande de Lui-même. 

Il est difficile de ne pas éprouver du dégout pour cette humanité au coeur tortueux, versatile et inconstante… Difficile de ne pas se détester quand on est confronté à nos propres manquements, nos propres contradictions et tout ce qui contribue aujourd’hui encore à causer du mal et du tourment.

Pourtant, dans la lucidité de Jésus, on peut déjà entrevoir la grandeur surnaturelle de l’Amour de Dieu, capable d’assumer son alliance avec cette humanité pécheresse jusqu’au bout, de se livrer à elle en toute conscience de ses faiblesses et de de ses infirmités…

Dans l’attitude docile que Jésus oppose à ceux qui le persécutent, dans l’affection qu’il conserve à Judas qu’il continue d’appeler « mon ami », lui tendant une bouchée alors même que celui-ci s’enlise dans le mal, c’est Dieu qui nous dit à tous : « Je t’aime malgré tout ! »

Dieu nous connait plus intimement que nous-mêmes, Il connait nos coeurs mieux que nous, capable de prédire à Pierre son reniement, alors que celui-ci lui jure sa loyauté ! Zèle sincère de celui qui présume de ses propres forces…

Toutefois, le regard qu’Il pose ne nous accuse pas, c’est un regard de compassion et de tendresse, enraciné dans la vérité de ce que nous sommes, c’est-à-dire son ouvrage.

En effet, non seulement, nous sommes Sa création, mais nous sommes une création pas encore achevée. Nous sommes un peuple en travail, en marche vers notre véritable destinée…

Un chantier Divin, dont le Verbe est à la fois l’archétype et l’artisan. À son contact, nous prenons notre véritable forme, transformés par l’oeuvre de Sa passion, en la même image que le Christ.

Ainsi, le drame de la croix vient révéler notre incapacité à Aimer ainsi que l’absolution de cette incapacité ontologique. On pourrait donc dire en définitive, que dans la personne de Jésus-Christ, Dieu vient nous dire : 

« Ce n’est pas grave, si tu ne sais pas aimer… Je suis venu t’apprendre ! »


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Photo par DDP on Unsplash

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