Comment va ton cœur ?

« Très cher, je souhaite que tu te portes bien sous tous les rapports et que ton corps soit en aussi bonne santé que ton âme. »

(3 jean 1,2)

Cet extrait de la troisième lettre de Saint Jean me touche particulièrement. En effet, il introduit, au cœur de ce qui paraît être une forme de civilité, une réalité existentielle profonde : l’état de l’âme de son interlocuteur. Cette problématique de l’état de l’âme, que je suis tenté d’appeler état du cœur, revêt pour moi un enjeu majeur. 

En effet, il me semble qu’il y a plusieurs niveaux ou modes d’existence. Je ne parle pas ici de “classe” mais de conscience ; de rapport à son être, de regard…  

Il s’agit de la façon dont nous abordons la vie, notre personne et notre vocation dans le monde. On en revient à la sempiternelle question de l’identité, car c’est elle qui à bien des égards définit notre manière d’exister et de naviguer dans le monde. 

« Qui suis-je ? »

Il est intéressant de se poser la question et d’être attentifs aux réponses qui apparaissent spontanément dans nos esprits. Qu’est-ce-qui fonde mon identité ? En suis-je seulement conscient ? Est-ce-mon corps ? Mon nom ? Mon statut ? Mon travail ? Ma réputation ? Mes besoins ? Mes blessures ? Mes émotions et mes sentiments ?

Quel sont les moteurs de ma vie ? 

Trouver la ou les réponses à ces questions nous permet de découvrir nos ressorts intérieurs : les valeurs, croyances ou idéaux qui nous animent, nous motivent et qui, dans certains cas, nous aliènent. Ce sont nos trésors ; les lieux intérieurs ou extérieurs qui ont la possibilité de rendre nos cœurs captifs, devenant ainsi des idoles.

Photo : Marcus Santos

Le discernement du chrétien consiste à mettre ces ressorts en confrontation avec la parole de Dieu afin de découvrir qui de Dieu, ou de nos petits trésors, détient la première place : celle du roi, du seigneur ou du maître. 

C’est en ce sens que se poser la question de l’état de l’âme est fondamentale pour l’homme ou la femme qui aspire à la sainteté. La Sainteté étant “l’identité” vers laquelle une vie chrétienne authentique doit être ordonnée.

Bien souvent, nous sommes obnubilés par nos actions et appréhendons la religion en ce sens. On est hanté par ce que l’on fait, manquons de faire ou devrions faire pour plaire à Dieu. Toutefois, bien que l’écriture nous dise que la foi sans les “œuvres” est morte (Jc 2,26), c’est le moteur de l’action qui est le facteur déterminant. 

« C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans et rend l’homme impur. »

(Marc 7,21-23)

De fait, cher(e)s ami(e)s, appliquons-nous à garder notre cœur et à cultiver notre vie intérieure. Ce cœur est le lieu d’un combat entre la vie à laquelle le Seigneur nous appelle et la mort à laquelle le péché conduit inexorablement.

En ces lendemains de Pentecôte, implorons le secours de l’Esprit-Saint, afin qu’Il imprime en nous la conscience de notre identité d’enfants de Dieu, nous libère de l’esclavage du péché et nous conduise à la vie pour toujours…

Amen !

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