Au delà de moi-même…

Quand les chrétiens décrivent leur conception de la vie, de l’amour, de l’Homme, ils sont souvent taxés d’idéalistes, de rêveurs ou de prétentieux. C’est du moins l’impression qui m’est parfois renvoyée, quand j’exprime non pas juste des opinions personnelles, mais ce qui fait ma foi; quand je rends compte de mon espérance, pour reprendre les termes de Saint Pierre. ( 1 Pierre 3; 15)

Je crois que pendant longtemps, l’idée de passer pour un “illuminé” me frustrait énormément. C’est que je me considère comme un individu raisonnable et la vérité est que si je suis chrétien, catholique qui plus est, c’est aussi parce que j’ai trouvé dans l’église des penseurs, des intellectuels et des philosophes parmi les plus brillants que la terre ait portée.

Mais étant quelqu’un d’assez cartésien à la base, je comprends que certains concepts, certaines réalités de foi bousculent, choquent et fassent perdre ses repères « intellectuels ». J’en ai moi-même fait l’expérience, par exemple à travers l’effusion de l’Esprit-Saint que j’ai tenté de vous raconter et je continue d’en faire l’expérience, à mesure que je grandis dans ma relation avec le Seigneur : l’expérience du Mystère

Une expérience personnelle, qui se nourrit de mon histoire mais qui je crois, porte quelque chose d’universel. Une expérience continue, dont je ne peux que rendre compte par bribes…

Toutefois, cette mise à part, cet appel personnel que j’ai entendu et ses exigences, les exigences du baptême, peuvent être extrêmement difficiles et frustrantes par moment. Surtout dans les moments de « nuits », d’épreuves ou de déserts spirituels…

« Pourquoi moi et pas un autre ? » 

J’avoue que la question me hante souvent. Elle me hante d’autant plus que ma vie a pris une trajectoire qui m’a complètement échappé. Qu’il est devenu clair que je ne m’appartiens plus ou que je ne me suis jamais appartenu.

Mais si je veux être complètement honnête, c’est ce que j’avais demandé à Dieu à un moment donné ; de prendre le contrôle, les rennes de ma vie et de me « faire marcher » comme un bébé. C’est littéralement le voeu que j’ai formulé. Et Il m’a pris au mot ! Il a pris la place du Père, du Berger, du Conducteur…

Cependant, Il me pousse hors des sentiers battus, me mène vers des lieux connus de Lui seul, m’entraîne au delà de moi-même et ma confiance est éprouvée comme jamais ! Au point souvent de tout remettre question, d’être nostalgique du passé, comme un israélite regrettant d’avoir quitté les geôles de l’Egypte pour une terre promise trop lointaine ?

En effet la foi est parfois synonyme de lâcher-prise mais la vérité c’est que si l’on s’accroche tant à nos vies, à nos zones de confort, à ce qui nous procure un sentiment de sécurité, c’est parce qu’on a peur de la vulnérabilité, de l’impuissance, de la dépendance, de l’inconnu…

Pourtant il semble que ce soit vers ces lieux que le Seigneur nous entraîne. Qu’Il veuille nous guérir de ces angoisses, de la peur de la fragilité de notre condition qui nous pousse à construire des forteresses, amasser des trésors, faire des alliances mortifères…

Mes forteresses à moi, mes trésors, mes liens de servitude, le bon Dieu les brise, les fait fondre et avec elles mes peurs. La peur d’être à sa merci, de n’être qu’à Lui, de n’être qu’un homme face à la vie et de n’avoir d’autre défense, d’autre justice, d’autre espérance, que son amour !

« Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » ( Deut 6;5 )


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Photo par JD Mason sur Unsplash

2 comments
  1. Trop bel article!!!
    Merci Diamond de te livrer autant et de nous rendre témoins de l’action de Dieu en toi … 🙏🏿.

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